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24 avril 2020 à 23:03
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Quelles actions pour retrouver la possibilité de naviguer au déconfinement?

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Alors qu'un éventuel déconfinement et une réouverture des écoles se profilent à l'horizon du 11 mai, le silence a enfin été brisé la semaine dernière concernant les activités de glisses nautiques individuelles et la filière économique qui y est associée. Un certain nombre d'initiatives à divers niveaux ont été lancées pour que nous ne soyons pas oubliés au moment venu. Cependant, de manière à optimiser nos chances de retrouver une certaine liberté de naviguer, il est important de comprendre quelles actions sont en cours, de qui dépendent les décisions et comment nous pouvons être utiles. Rappelons, en outre, qu'à l'heure qui l'est, il est plus que jamais important de respecter les consignes gouvernementales et de rester chez soi autant que possible.

[En bref:]

- Concernant les sports de glisse et leur écosystème, la parole s'est libérée

- Les fédérations représentatives travaillent à Paris pour rassurer le gouvernement sur les conditions d'une reprise de nos activités

- L'ouverture des spots dépendra du Gouvernement et des Préfectures.

- Des dossiers bien montés localement par les assos et défendus par les élus locaux pourraient rassurer les préfets et favoriser les ouvertures de spots.

- Rapprochez-vous des assos locales, clubs et collectifs pour les supporter et monter des dossiers.

 

Le contexte

Il y a quelques jours, suite à l'annonce de la date d'un éventuel déconfinement au 11 mai et de la réouverture des écoles par le Président Macron, nous avions souhaité briser le silence pour appeler à réouvrir l'accès aux plans d'eau et permettre un redémarrage des activités de glisse nautiques individuelles, ainsi qu'une reprise de la filière économique qui y est liée. Dans le même temps, les différentes fédérations délégataires avaient été appelées par le Ministère des Sports à formuler des propositions pour organiser une stratégie de déconfinement au sein de leurs structures. Nous nous étions procurés le compte rendu de la réunion de crise du Ministère des Sports en préparation du conseil des ministres de mercredi. Une lueur d'espoir s'était alors allumée puisque le Ministère des Sports y formulait que les français devraient pouvoir " marcher, courir, rouler dans la nature" à partir du 11 mai, une position clairement encourageante, même pour nous, mais sans aucune certitude.

Les actions engagées au niveau des pouvoirs publics par les fédérations représentatives

Ces derniers temps, les fédérations délégataires des sports qui nous concernent ou de sports aux problématiques liées (soit  principalement la FFVoile et la Fédération Française de Surf) travaillaient donc dans l'ombre à leurs niveaux afin de préparer au mieux un déconfinement responsable et le plus favorable possible pour nos sports. Souvent leur priorité est de favoriser la reprise en particulier au sein de leurs structures et clubs affiliés, mais pas seulement. Certaines d'entre-elles ont d'ailleurs montré plus habilement que d'autres la prise en compte de la pratique libre dans la communication de leurs actions. Ces fédérations travaillent donc en relations directes et dans les groupes de travail avec les Préfets Maritimes, Préfectures, Sous Préfectures, Régions et Départements, Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Santé et Ministère des Sports pour rassurer les différentes autorités compétentes sur les conditions sanitaires d'une relance. Bien sûr, les échanges avec les ligues et les clubs sont constructifs et permettent de faire remonter des infos du terrain.

D'un autre côté, d'autres syndicats de professionnels ou fédérations liés à l'industrie française du nautisme telles la Fédération des Industries Nautiques ou l'Eurosima travaillent également sur leurs sphères d'influences. Hier, la Confédération du Nautisme et de la Plaisance, a adressé une lettre officielle au gouvernement. Elle a déclaré aujourd'hui dans un communiqué "préparer le retour à la liberté de naviguer dans un esprit de responsabilité" en "s'engageant à mettre en oeuvre un certain nombre de règles garantissant la sécurité sanitaire de manière à relever ensemble le défi, dans un esprit de responsabilité et de réalité, pour être au rendez-vous dès le 11 mai." Cette confédération se positionne pour défendre les intérêts des 11 millions de concitoyens concernés par les activités nautiques chaque année et les 140 000 emplois direct et indirects de la filière nautique en France. Cette mobilisation nationale vers les autorités parisiennes est très importante par rapport à l'impact qu'elle peut avoir sur les conditions de prise en compte de nos activités au moment du déconfinement.

Où se prendront les décisions?

En effet, si la reprise de la pratique dans les clubs sportifs est directement liée à la politique du Ministère des Sports, nos activités, même pratiquée dans les clubs, requièrent également l'ouverture de l'accès aux spots et de l'espace maritime. Ces autorisations sont également centrales pour la pratique libre, qui, au final, est sans doute majoritaire. L'ouverture des plans d'eau et des accès à la mer dépendra donc notamment du Ministère de l'Intérieur et du Secrétariat Général de la Mer, un organisme interministériel placé directement auprès du Premier Ministre à Paris.

Le gouvernement déterminera donc la politique de déconfinement en rapport avec les activités maritimes et littorales qui seront mises en application par les Préfets et Préfets Maritimes sur le terrain. Rappelons qu'il existe trois Préfectures Maritimes en métropole: une pour la Manche et la Mer du Nord, une pour l'Atlantique et enfin la troisième pour la Méditerranée.

Selon la teneur des décisions prises au niveau national à Paris, les Préfets auront peut-être une certaine marge de manoeuvre pour les adapter localement. Ou pas. Il n'y a aucune certitude à ce stade. D'ici la fin du mois d'avril, nous devrions avoir une idée plus précise du scenario envisagé en vue de la date fatidique du 11 mai.

Evidemment, malgré nos aspirations de liberté et les enjeux de reprise économique du secteur, il ne faut absolument pas occulter les enjeux sanitaires de ce déconfinement. Nous devrons probalement composer avec cette pandémie pour longtemps et une deuxième vague de contaminations qui entrainerait une seconde période de confinement seraient terribles sur tous les plans.

Ceci étant dit, des stratégies d'actions existent.

 

Le temps de la mobilisation au niveau local

Si aujourd'hui, rien ne garantit la moindre possibilité de retourner librement sur l'eau le 11 mai, l'espoir, lui, doit rester présent. Concrètement, trois hypothèses sont possibles. La première, mais nous n'osons y croire, ce serait que Paris reste intransigeante sur quelque reprise de la navigation que ce soit.

Dans la seconde hypothèse, une ouverture totale des plans d'eau serait décidée à Paris directement au niveau national. Dans ce cas, génial ! Il faudrait néanmoins rester responsables individuellement et collectivement au niveau de la prise de risque et de la distanciation sociale pour éviter une anarchie totale et des spots refermés le jour suivant, face au désordre.

La dernière hypothèse, finalement la seule sur laquelle nous pourrions agir, serait celle où l'ouverture des spots et des espaces maritimes ne serait pas systématique, mais à la discrétion des Préfets, un peu comme pour les marchés. Dans ce cas, ceux-ci disposeraient d'une certaine souplesse d'adaptation pour autoriser certaines ouvertures. Dans ce cas, une chose est certaine, au moment venu, il faudra être prêt à démontrer notre capacité à prendre et tenir les mesures responsables adaptées pouvant justifier des ouvertures. Des dossiers solides, à la fois argumentés et réalistes ont donc tout intérêt à être proposés en mairie pour être ensuite défendus en préfecture. Dans cette hypothèse, c'est avec des propositions adaptées aux contraintes locales qui soient en mesure de rassurer les autorités compétentes, que les spots pourraient avoir une chance ré-ouvrir. 

Aujourd'hui, l'heure est donc à s'organiser localement mais collectivement en ce sens. Il est par exemple évident que les plages de la Manche et celles de la Côte d'Azur ne présentent pas les mêmes contraintes. C'est donc le moment de se rapprocher des clubs, assos et collectifs existants sur votre spot pour montrer que vous les soutenez dans leurs démarches, pour travailler sur des solutions concrètes et aller voir les élus locaux avec des propositions adaptées aux spécificités de votre zone. Les clubs et assos peuvent également, si ce n'est déjà fait, se rapprocher des fédérations sportives délégataires pour obtenir les dernières infos ministérielles et, le cas échéant, du soutien en ce qui concerne les recommandations spécifiques et les supports de communication.

Certaines zones sont déjà mobilisées. Le collectif "réouverture responsable activités nautiques sur la région GTM" est déjà très actif du côté de Granville. Son action est écoutée et soutenue par les élus locaux. Un certain nombre d'autres actions locales sont en cours du côté de Leucate et du Grand Narbonne, en Bretagne, etc.

Mesures de régulation de l'accès aux spots, distanciation sociale, instauration d'un principe de "ride or swim and go " inspiré de l'Australie, gestion autonome de la sécurisation des espaces, affichage préventif, les propositions évoquées ici et là sont riches et intéressantes. A nous tous de les mettre en musique de manière coordonnées et constructives.

En résumé, ce week-end, prenez votre téléphone, contactez votre réseau pour savoir ce qui se met en place ou pas autour de vous et pour apporter votre pierre à l'édifice. Rapprochez-vous de vos clubs, assos, etc. Adhérez-y si ce n'est déjà fait afin de vous y faire entendre et représenter.  D'ici le 11 mai, peut être auront nous de bonnes nouvelles, mais si une possibilité de retourner sur l'eau se dessine et que nous ne sommes pas prêts, il sera trop tard pour pleurer !

En attendant, l'aspect sanitaire doit primer. Saluons encore une fois toutes les personnes qui se démènent pour aider à juguler cette épidémie dans les services hospitaliers et celles qui contribuent à ce que la vie continue dans le pays. Continuons de respecter scrupuleusement les consignes gouvernementales... Restons chez nous! Mais mobilisons nous en toute responsabilité et réalité pour retrouver au plus vite et dans les meilleures conditions notre liberté de naviguer. 

Erwan Jauffroy

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